Royaume-Uni: polémique autour d'une lettre du gouvernement aux imams

Le Premier ministre britannique David Cameron a dû défendre ce lundi 19 janvier une lettre du gouvernement envoyée aux imams leur demandant de faire plus pour lutter contre les extrémistes et empêcher la radicalisation parmi les jeunes musulmans. Le document a provoqué la colère de certains représentants musulmans qui ont critiqué son ton condescendant.

Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix

Dans cette lettre envoyée à plus d’un millier de mosquées après les attaques à Paris, Eric Pickles, le ministre des Communautés insiste sur le fait que le gouvernement ne peut pas lutter seul contre l’idéologie jihadiste. Il estime que les imams doivent plus que jamais « expliquer et prouver que la foi en l’islam peut faire partie de l’identité britannique ».

Mais ce message qui se voulait rassembleur s’est immédiatement retourné contre son auteur : certaines organisations musulmanes, et notamment le Conseil musulman de Grande Bretagne, ont accusé le gouvernement de nourrir le discours islamophobe en insinuant que les musulmans sont exclus de la société britannique et ne se mobilisent pas assez pour lutter contre l’extrémisme.

Une lettre « raisonnable et modérée »

David Cameron a dû voler au secours de son ministre : le chef du gouvernement a estimé que cette lettre était « raisonnable et modérée » et que tous les Britanniques se devaient d’essayer d’affronter le problème de la radicalisation. Il a en cela reçu le soutien d’autres personnalités musulmanes comme Haras Rafiq de la fondation Quilliam contre l’extrémisme.

Pour lui, la communauté musulmane britannique doit accepter le fait que certains imams prêchent la haine dans certaines mosquées ou sur des sites internet et plutôt que de se montrer sur la défensive ces leaders doivent activement contrer cette idéologie.

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