Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
« Orban, dégage ! Ton parti est une mafia ! » A chaque manifestation, ce sont les mêmes slogans, la même colère. Judit a 35 ans. Mère célibataire, elle ne s’en sort pas avec son salaire de 400 euros. Elle voudrait travailler à l’étranger mais elle a peur que les portes de l’Europe se referment, dit-elle : « On a peur de ne plus pouvoir travailler à l’étranger. Peut-être que l’an prochain, on ne sera plus dans l’Union européenne ! Parce qu’avec toutes les mesures que prend notre gouvernement, on dirait qu’il veut sortir de l’UE. C’est pour ça qu’il y a tous ces drapeaux européens ce soir. On veut être membres de l’Europe, on veut les mêmes droits, la même vie ! »
Virag Szalai, une ingénieure de 32 ans, est scandalisée par la dernière idée du gouvernement : introduire le dépistage de drogue au lycée. « J’ai l’impression qu’ils prennent tous les citoyens pour des criminels. Et ce n’est pas normal. Les criminels, ce sont eux, les politiciens corrompus ! Ils gagnent des milliards. Ils sont partis de rien, et en quatre ans, ils sont devenus des oligarques. » Les Hongrois sont excédés, et la tension monte peu à peu. Il suffirait d’un cocktail Molotov pour que tout s’embrase, disait un manifestant.