Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Au centre de Budapest, où s’est installé le marché de Noël, il y a plus de touristes que de manifestants. Mais ils étaient tout de même 300 à protester contre la vidéo de prévention contre le viol, diffusée par la police hongroise. Un clip sexiste qui a choqué Emilia, une jeune sociologue de 32 ans : « J’ai vraiment été choquée par ces images, qui culpabilisent les victimes. On voit des jeunes filles qui se préparent à sortir ; elles s’habillent comme des prostituées et se comportent de manière sexy, ce sont vraiment des clichés. Et le message, c’est "tu te fais agresser ? tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même" ».
La faute des filles
Autrement dit, Si les femmes se font violer, c’est de leur faute. Une idée très répandue dans la société hongroise, constate Brigitta Kylian, une étudiante de 24 ans, « C’est pas seulement la police, c’est tout le monde qui pense comme ça. Hier je surfais sur un blog, où des filles et des garçons qui ont été agressés sexuellement racontaient leur histoire. Beaucoup d’internautes ont réagi en les traitant de putains, en se moquant d’eux…Ca me rend tellement triste». La manifestation s’est pourtant achevée dans la bonne humeur. Au micro, filles et garçons ont parodié les slogans de la police.