Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Il aura fallu plus d’une fois pour valider l’enregistrement des députés avant d’initier les travaux du Parlement, car les nouveaux législateurs ne savaient pas comment faire pointer leur carte de présence. L’anecdote est révélatrice: pour des dizaines d’élus, issus de la société civile, du journalisme, du milieu militaire ou du monde des petites et moyennes entreprises, c’est toute la politique ukrainienne qui est à apprendre.
Serhiy Kiral est l’un d’entre eux, élu de la formation réformatrice Samopomich. Il y a peu, il était conseiller en investissements internationaux dans la ville de Lviv, dans l’est du pays. Désormais, il doit évoluer dans une arène très différente : « Ce n’est pas exactement le genre de compagnie que je voudrais côtoyer chaque jour. Parmi les anciens députés, certains, en fait beaucoup, sont assez controversés. Mais dans le même temps, nous ressentons déjà un sens des responsabilités. »
Les anciens députés sont perçus comme des obstacles par les nouveaux législateurs. Ceux-ci se fixent comme priorité des réformes du système judiciaire, politique et économique. Leur tâche s’annonce difficile. Dès le premier jour déjà, des relents de « politique politicienne » se faisaient sentir dans l’hémicycle.