Avec notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche
L’entrevue est longue et le ton parfois inhabituel. Pour l’agence de presse Tass, Vladimir Poutine évoque sa pratique du sport, le prix du baril de pétrole, la corruption ou encore les contraintes du pouvoir. Comme à son habitude, le président russe se présente comme le défenseur des intérêts de la Russie.
Poutine affirme que des individus servent, à l’intérieur de la Russie, des intérêts étrangers, justifiant au passage le renforcement du contrôle des ONG. Si ses relations avec la majorité des chancelleries occidentales sont glaciales, le président russe assure que la Russie n’a pas intérêt à s’isoler. « Nous comprenons quelles seraient les conséquences désastreuses d’un nouveau rideau de fer pour nous. Il y a eu des périodes où d’autres pays ont tenté de s’isoler du reste du monde et ils en ont payé le prix fort. »
Il y a un mois, il tenait les mêmes propos au forum Valdaï, à Sotchi. Poutine y défendait sa conception des relations internationales, fustigeant l’idée d’un « monde unipolaire ». Dans un contexte miné par la crise ukrainienne, Poutine est, lui, accusé par ses détracteurs d’instrumentaliser la fracture avec l’Occident pour justifier son action politique.