L'Eulex, qui compte aujourd'hui 1 500 employés, a été mise en place en 2008, quelques mois après que le Kosovo a proclamé son indépendance de la Serbie. Le mandat de l’ONU chargeait cette force de s’occuper des dossiers jugés trop sensibles pour la justice locale.
Six ans plus tard, un scandale éclate au sein même de la mission européenne de justice et de police. Une magistrate britannique, qui était jusqu'au mois dernier la chef de l'unité en charge des crimes financiers, met en cause le procureur en chef de la mission, la Tchèque Jaroslava Novotna, l'ancien juge d'Eulex, l'Italien Francesco Florit, ainsi que le procureur canadien Jonathan Ratel. Elle les accuse d'avoir accepté des pots-de-vin du milieu kosovar et de hauts responsables politiques de Pristina, pour étouffer des affaires de corruption.
Ce scandale arrive à un mauvais moment pour le Kosovo, sans gouvernement près de six mois après les élections législatives. Incapable de faire élire un président du Parlement, la formation du Premier ministre sortant Hashim Thaçi, ancien chef de la guérilla, s'accroche quand même au pouvoir, jouant sur les imperfections de la Constitution kosovare.