Dans sa conférence de presse ce mardi, le procureur américain a confirmé sans réserve les faits rapportés dès fin 2010 au Conseil de l’Europe par le Suisse Dick Marty. Ce rapport fait état de persécutions infligées aux Serbes, aux Roms et aux Albanais du Kosovo, par l'Armée de libération du Kosovo. L'enquête menée par les services dirigés par le procureur Clint Williamson porte sur près de 500 personnes tuées, environ 300 enlevées et quelque 200 000 déplacées.
Le procureur américain confirme aussi l’existence d’un réseau de trafic d’organes, mais souligne qu'il s'agit d'un nombre limité de cas, « moins de dix cas », pour être plus précis.
Tous ces faits ont eu lieu après la fin de la guerre en 1999 et c'est la raison pour laquelle ils n'ont pas été jugés par le Tribunal international pour l'ex-Yougoslavie. Un tribunal doit être mis en place pour les crimes commis au Kosovo. Selon le juge responsable de l’enquête, « un Etat a dit être prêt à accueillir le Tribunal, mais les négociations sont encore en cours ». « Les mises en accusation se feront une fois la cour mise en place et pour le moment nous devons rester discrets sur la teneur de nos enquêtes », a-t-il ajouté.
Clint Williamson, dont le mandat prend fin au mois d'août, affirme qu'il y a suffisamment de preuves pour lancer des inculpations contre des membres importants de l'Armée de libération du Kosovo, dont l’ancien chef n'est autre que l'actuel Premier ministre Kosovar Hashim Thaçi. Il souligne également que des pressions ont été exercées sur les personnes pour les dissuader de témoigner.