Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
Le Premier ministre albanais devait venir à Belgrade le mois dernier, mais les violences survenues lors du match de football Serbie-Albanie, le 14 octobre, avaient causé le report de sa visite.
Première visite depuis 1946
La dernière visite d’un chef d’Etat albanais à Belgrade remonte à 1946, lorsque le stalinien Enver Hodja avait rencontré le maréchal Tito – un an avant que celui-ci ne rompe avec l’Union soviétique. En 1992, lorsque le communisme s’effondre en Albanie, la Yougoslavie est déjà en guerre, puis survient le conflit du Kosovo. Même si Tirana n’y a pas participé, beaucoup de Serbes considèrent l’Albanie comme un pays hostile.
Rôle stabilisateur
Economiquement, l’Albanie est un marché important pour les entreprises serbes, et les deux pays sont candidats à l’entrée dans l’Union européenne. Un rapprochement entre les deux capitales jouerait un rôle stabilisateur au Kosovo, ce qui effraye d’ailleurs Pristina, qui a tenté d’empêcher la visite d’Edi Rama à Belgrade. Mais rien ne dit qu’un tel rapprochement est possible, tant la méfiance entre Serbes et Albanais est vive.