Pendant les huit ans concernés par l’enquête, Juncker était non seulement Premier ministre du Luxembourg, mais également ministre des Finances et celui du Trésor. Il était donc forcément au courant des accords fiscaux passés par le Grand-Duché avec plusieurs centaines de multinationales.
Déjà par le passé, il s’était vu souvent reprocher de permettre au Luxembourg de jouer le rôle de paradis fiscal en plein cœur de l’Union européenne. En 2008, Nicolas Sarkozy l’avait évoqué ouvertement au Parlement européen, provoquant la colère de Jean-Claude Juncker.
Celui-ci a toujours rejeté de tels reproches, en indiquant que tous les procédés appliqués dans son pays étaient parfaitement légaux du point de vue de la législation européenne. Aujourd’hui, il reconnaît que ce qui est légal « n’est peut-être plus souhaitable ou considéré comme éthiquement acceptable ».
La plupart des gouvernants européens condamnent ces pratiques. « Il est important que la Commission assume son rôle et il faut donner sa chance à Jean-Claude Juncker d’assumer ses responsabilités », assure le Premier ministre belge Charles Michel. « Ce cas précis montre bien que l’on doit continuer à travailler en Europe pour renforcer la transparence financière et renforcer les échanges d’information », ajoute le chef du gouvernement belge pour lequel il est choquant que des moyens financiers échappent alors que dans le même temps « des efforts sont demandés au citoyens pour développer l’activité économique ».