Avec nos envoyés spéciaux à Dnipropetrovsk, Anastasia Becchio et Boris Vichith
Chaque jour, l’hôpital de Dnipropetrovsk accueille 5 ou 6 blessés du front ukrainien. Des soldats, des combattants des bataillons de volontaires. Les cas les plus graves arrivent dans le service de réanimation du docteur Igor Iovenko. « Ces dernières semaines, on a vu moins de blessés affluer ici, explique-t-il. Mais malgré tout, on a chaque jour des nouveaux venus. Actuellement, nous avons surtout des blessés par balle et par éclats d’obus. »
Kirill, 31 ans, a été blessé par des éclats d’obus près de Marioupol. Plusieurs organes ont été touchés, les os du bassin également. L'attaque s'est produite alors qu'officiellement la trêve était en vigueur. « Chez les soldats, quand on nous parle de trêve, ça nous fait toujours peur,affirme Kirill, parce que c’est en général dans ces moments-là que commencent les choses les plus sérieuses. Tu ne peux jamais avoir la certitude que le cessez-le-feu va être respecté. De mon expérience, je peux vous dire que dans 90% des cas, la trêve n’est pas respectée en face »
Kirill a été opéré plusieurs fois. Il ne repartira pas au front. Les médecins estiment qu'il s'écoulera sans doute un an avant qu'il puisse éventuellement remarcher.