Avec nos envoyés spéciaux à Kiev, Boris Vichith et Anastasia Becchio
Des pieds de lampadaires aux bordures des espaces verts : le jaune et le bleu sont omniprésents dans les rues de Kiev. Les couleurs du drapeau ukrainien s’affichent partout en cette fin de campagne électorale. « Le patriotisme est tendance aujourd’hui, confirme Philipp Alid, membre du parti Alliance démocratique. Il s’est renforcé en raison de la guerre avec la Russie. Grâce à ça, de nombreuses personnes se sont mises à parler ukrainien, par principe. Les partis en jouent aussi : ils affichent des slogans du type : "votez pour nous et nous vaincrons" ou encore "nous entrerons dans l’Otan"».
A Kiev, où les officiels et les médias n’hésitent pas à qualifier les rebelles séparatistes de terroristes, les combattants du camp loyaliste ont la cote. Et leur notoriété est utilisée à des fins électorales, ce que constate le sociologue Andrei Bytchenko : « Dans les listes de plusieurs partis politiques qui sont quasi sûrs de siéger au Parlement, il y a des personnalités qui prennent part aux opérations militaires et notamment plusieurs commandants de bataillons de volontaires. Ils ont une image plutôt positive. »
Le parti de Ioulia Timochenko n’est pas en reste. Sur la liste de Batkyvchina, en deuxième position, juste après l’égérie de la « révolution orange » figure Nadia Savtchenko, lieutenant de l’armée de l’air ukrainienne, capturée par les séparatistes dans le Donbass, transférée en Russie et détenue actuellement dans un hôpital psychiatrique à Moscou.