Début octobre, la Turquie avait prévenu qu’elle allait envoyer un navire sismique non loin d’un secteur où un consortium mandaté par Chypre mène des explorations destinées à découvrir d’éventuels gisements de gaz. Cette annonce avait suffi à pousser Nicosie à se retirer de la table des laborieuses négociations de paix visant à réunifier l’île. C’est dire à quel point le sujet est sensible.
Chypre ambitionne de devenir une plateforme gazière régionale depuis la découverte, il y a trois ans, des gisements qui pourraient aider le pays à se sortir d’une crise qui l’a obligée à accepter un plan de sauvetage européen de dix milliards d’euros, assorti de conditions draconiennes.
La Turquie de son côté s’oppose à l’exploitation de gisements gaziers par le gouvernement chypriote-grec avant tout accord de paix. Mais Nicosie estime que les navires turcs violent sa souveraineté, et accuse Ankara de profiter de son rôle incontournable dans la coalition internationale contre l’organisation de l’Etat islamique pour se comporter, selon Chypre, de manière « provocatrice ».