Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
Le gouvernement chypriote a donné son feu vert à la saisie des biens immobiliers en cas de prêts non remboursés. Une mesure présentée par les bailleurs de fonds comme indispensable pour assainir le système bancaire plombé par 20 à 23 milliards d'euros de créances douteuses, soit 120 à 130 % du PIB. Mais l'application d'une telle loi peut engendrer des saisies massives et paralyser l'économie toute entière.
Réduction des délais de rembpoursement
A Chypre en effet, plus de 50 % des prêts bancaires n'ont pas été remboursés depuis au moins trois mois, et jusqu'à présent, la flexibilité des banques permettait d'éviter les saisies. La nouvelle loi prévoit un délai d'un an et demi à deux ans et demi pour les saisies immobilières, contre huit à dix ans auparavant.
Mesures inévitables
Pour tenter de calmer la colère qui gronde, le président Anastassiades, dans une allocution télévisée exceptionnelle, est venu expliquer la mesure. Il a précisé que tout sera fait pour éviter d'expulser de leurs logements les ménages les plus modestes. Il affirme ne pas avoir eu le choix face aux menaces des bailleurs de fonds de bloquer la prochaine tranche d'aide prévue dans deux mois.
D'ici là, nul doute que les Chypriotes vont faire entendre leur voix. Le vote du texte est prévu au Parlement en septembre prochain.