Chypre vote la privatisation de ses entreprises publiques

Le Parlement chypriote a adopté, hier mardi 4 mars, la loi sur les privatisations à 30 voix contre 26. Un premier vote jeudi s'était soldé par le rejet du texte. Privatiser les télécoms, les autorités portuaires et de l'électricité était une des conditions du plan de sauvetage de 10 milliards d'euros accordé en mars dernier par la troïka (Union européenne, Banque centrale européenne et FMI).

Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard

Pour recevoir la prochaine tranche d'aide des bailleurs de fonds et éviter des défauts de paiement, le Parlement chypriote n'avait pas d'autre choix que d'approuver ce texte avant le 5 mars. Mais il s'en est fallu de peu, car jeudi dernier, cinq députés du parti démocratique s'étaient abstenus, entraînant un premier rejet de la loi. Sur fond de différend au sujet du plan de réunification de l'île, le parti qui comptait quatre ministres, a quitté le gouvernement.

Les députés de ce parti ont finalement rejoint le rang grâce à des amendements améliorant les droits des salariés des entreprises privatisées. Les manifestations de ces derniers jours n'ont pas fait fléchir les députés qui misent sur une rentrée de 1,4 milliard d'euros avec la vente des télécoms, des autorités portuaires et celles de l'électricité.

Recul du PIB moins marqué

Le pays continue sur ce que le président Anastasiades qualifie de « chemin du miracle économique. » Le produit intérieur brut a reculé de 5,3% l'an dernier alors que les bailleurs de fonds prévoyaient un recul de plus de 7%. Le pays s'est notamment appuyé sur une augmentation de 8% des recettes du secteur touristique en 2013.

Mais dans le même temps, les licenciements et fermetures d'entreprises continuent, entrainant le chômage à des taux jamais vus ; il a quasiment triplé en trois ans et devrait avoisiner les 20% cette année.

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