Avec notre correspondant à Nicosie, Michel Picard
Pour recevoir la quatrième tranche d'aide, 236 millions d'euros, en avril prochain, Chypre doit voter les privatisations avant la réunion de l'Eurogroupe du 5 mars. La nuit précédant le vote, le Parti démocratique et ses quatre ministres ont quitté le gouvernement pour un différend sur le processus de réunification de l'île. Avec la perte de cette coalition, le gouvernement a perdu sa majorité au Parlement. Le projet de loi de privatisations a recueilli 25 voix, 25 voix s'y sont opposées et 5 députés se sont abstenus.
Reste à savoir quelle sera la stratégie du gouvernement pour obtenir l'enveloppe des bailleurs de fonds, éviter les défauts de paiement et la faillite. Présenter un nouveau texte en urgence avec le risque d'un nouveau refus ou espérer de la souplesse du trio Union européenne, Banque centrale et FMI. Une marge de manoeuvre délicate dans ce petit pays où les 56 députés semblent attentifs aux cris de la rue. Quelques heures avant le vote, plus d'un millier de manifestants étaient venus de tout le pays pour crier leur opposition au texte, faisant face à un dispositif policier exceptionnel.