Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Cette interpellation provoque un vif émoi chez les défenseurs des droits de l’homme. En effet, Ludmila Bogatenkova est âgée de 73 ans et a la santé fragile. Elle souffre notamment de diabète.
Mais cela n’a pas empêché les forces de l’ordre de l’interpeller vendredi soir et de la conduire en prison. Toutefois, le centre pénitencier de la région a refusé de la recevoir en raison de son état de santé. Elle a été libérée lundi 20 octobre dans la matinée, mais reste sous contrôle judiciaire, accusée de fraude.
Le siège du comité des « Mères de soldats » qu’elle préside à Stavropol, au sud de la Russie, a été fouillé. Les défenseurs des droits de l’homme estiment qu’elle est victime de vengeance pour avoir été l’une des premières à apporter des témoignages sur les soldats russes blessés et morts à l’hôpital de Rostov-sur-le-Don, après avoir été évacués d'Ukraine. Elle aidait également les militaires russes qui refuaient de se rendre en Ukraine.
Le président de la commission présidentielle pour les droits de l’homme, Mikhail Fedotov, a décidé de s’occuper personnellement de cette affaire. Il a envoyé aujourd’hui une délégation à Stavropol.