La Catalogne abandonne son projet de référendum sur l'indépendance

Le gouvernement autonome catalan a décidé lundi soir de renoncer au référendum sur l'indépendance de la région prévue le 9 novembre prochain. Cette consultation avait été jugée anticonstitutionnelle par le pouvoir central à Madrid. Il fallait décider si le référendum était maintenu ou non avant le 15 octobre, dernière échéance pour l'organisation du scrutin. L'exécutif catalan a annoncé ce 14 octobre une alternative.

La réunion a commencé lundi vers 13 heures et ne s'est achevée qu'après 22h30 sans déboucher sur un plan alternatif. « Le gouvernement catalan a constaté que la consultation ne peut pas se tenir », a simplement déclaré Joan Herrera, le dirigeant de Iniciativa per Catalunya. Il a évité de répondre lorsqu'un journaliste lui a demandé si le groupe pro-référendum restait uni.

En réalité, le président de la Généralité de Catalogne, Artur Mas, veut agir en toute légalité. Il a donc proposé ce lundi aux groupes indépendantistes un type de consultation alternatif. Car contrairement à Londres qui avait accepté la tenue du référendum en Écosse, Madrid s'y est formellement opposé pour la Catalogne. Selon le Premier ministre Mariano Rajoy, aucune région ne peut se prononcer seule sur son indépendance ; cela concerne l'ensemble des citoyens espagnols. Il a d'ailleurs appelé à un dialogue « dans le respect de la loi ».

Mais certains groupes politiques de la région ne veulent pas en démordre : le peuple catalan doit être consulté. La réunion a fait apparaître des fissures dans la coalition des indépendantistes.

Ce mardi, Artur Mas a maintenu son cap politique en promettant une consultation symbolique sur l'indépendance le 9 novembre, contournant ainsi son interdiction par Madrid. « Il y aura une consultation [...] mais elle ne sera pas fondée sur le décret » signé pour organiser le vote, a-t-il dit. Artur Mas a donc choisi la légalité mais il assure ne pas avoir cédé sur le fond.« L'Etat espagnol est l'adversaire », a-t-il martelé lors d'une conférence de presse à Barcelone. Il a ainsi semblé sourd aux appels au « dialogue, dans le respect de la loi » lancés par le chef du gouvernement Mariano Rajoy.

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