Avec notre correspondante à Budapest, Florence La Bruyère
Les municipales de dimanche n’ont fait que confirmer l’emprise de la droite nationaliste sur le pays. Le parti de Viktor Orban a la majorité dans 18 régions sur 19. Sur les 23 arrondissements de Budapest, 17 sont aux couleurs de la droite. Il y a plusieurs raisons à cette victoire éclatante. Le système électoral a été modifié et taillé sur mesure pour le parti au pouvoir. Ensuite, les médias publics sont devenus une machine de propagande, et le parti gouvernemental possède aussi de nombreux médias privés.
Les élections sont peut-être libres, mais pas vraiment démocratiques, avait déjà dénoncé l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) au printemps dernier. De plus, la droite au pouvoir a offert des cadeaux à ses électeurs : une nouvelle baisse du prix du gaz et de l’électricité. Mais ce succès n’a pas empêché le parti d’extrême-droite Jobbik de progresser. Il y a quatre ans, il y avait trois maires d’extrême-droite. Il y en aura désormais 12, notamment à Ozd, une grande ville au nord du pays. Le Jobbik a gommé son discours raciste pour axer sa campagne sur l’intégrité de ses candidats. Face à la corruption de la droite au pouvoir, le discours a porté ses fruits.