Hongrie: les conservateurs en position de force pour les législatives

Des élections législatives ont lieu ce dimanche en Hongrie. Plus de huit millions de Hongrois sont appelés aux urnes pour élire leurs 199 députés. Le parti conservateur du Premier ministre Viktor Orban a toutes les chances de l'emporter.

A Budapest, le parti de Viktor Orban est omniprésent, rapporte notre correspondante Florence Labruyère. Sur les murs, les ondes et les écrans de télévision avec des slogans très simples : « La Hongrie s’en sort mieux, vive la baisse des prix de l’énergie. »

Viktor Orban a accru son pouvoir à marche forcée et fait voter des lois jugées liberticides. Mais il a fait beaucoup de cadeaux à la classe moyenne. D’où sa forte popularité, car la majorité des Hongrois s’intéressent moins à la démocratie qu’à l’économie. Et sur ce plan, la situation s’est améliorée.

Le gouvernement Orban a mis en place un système « à la française », où un père de famille paie moins d’impôts qu’un célibataire. Et il a obligé les distributeurs privés à baisser les prix du gaz et de l’électricité de 20 %. Des mesures très populaires, car les factures d’énergie représentent une grosse part du budget familial.

Le Jobbik en embuscade

Son parti, le parti Fidesz, flirte avec la barre des 50% d'intentions de vote.

Face à lui, l’opposition de gauche, divisée et mal organisée, n’est pas crédible, et ne bénéficie que de 23% d'opinions favorables. Derrière, le parti d'extrême-droite Jobbik est crédité de 21% d'intentions de vote. Il y a quatre ans, il avait recueilli 17 % des suffrages. Le Jobbik espère attirer les électeurs, déçus par la corruption du régime.

Le Fidesz a redécoupé en sa faveur les circonscriptions et il a facilité la formation de nouveaux partis - dix-huit se présentent à l'élection contre six en 2010. Tout cela pourrait faire perdre des suffrages à l'opposition, notamment à la gauche. Les Hongrois de souche vivant en Roumanie et en Slovaquie peuvent aussi voter, et sont considérés comme favorables au Fidesz.

Viktor Orban et son parti ont donc de très bonnes chances de retrouver leur majorité des deux tiers au parlement de Budapest, ce qui leur a permis de s'emparer de la quasi-totalité des institutions et leviers du pouvoir, ainsi que des contrepouvoirs du pays: les médias et la justice, mais aussi l'économie et la culture, et ce malgré les rappels à l'ordre répétés, lancés par les institutions européennes.

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