Avec notre correspondant à Rome, Antoine-Marie Izoard
Le Synode qui rassemble au Vatican quelque 200 cardinaux et évêques du monde entier n’est pas un parlement qui doit trouver, en deux semaines, une majorité. Invités par le pape à débattre des questions liées à la famille, les « pères synodaux », comme on les appelle ici, doivent parvenir à un consensus.
Au menu des discussions : l’accueil des fiancés et la question de savoir s’il faut marier à l’Eglise tous ceux qui le réclament, les questions de morale sexuelle, les injustices dans certains pays du monde qui pénalisent la famille ou les modèles occidentaux imposés en Afrique et vivement critiqués par les évêques du continent. De l’avis des participants, qui débattent à huis clos, chacun parle en toute liberté y compris avec le pape à la pause café. Le pape François a, en effet, invité chacun à parler en toute franchise, sans peur de déplaire à quiconque, y compris à lui.
Conscients de l’enjeu que cela représente, le Synode débat énormément de la question des divorcés-remariés, qui ne sont pas autorisés à communier. Si une majorité se prononce pour une plus grande miséricorde, des adaptations pastorales et un changement de langage pour accueillir ces couples, la doctrine de l’indissolubilité du mariage n’est pas remise en question. Toujours est-il qu’une semaine de discussions doit encore avoir lieu, en groupes linguistiques, et qu’aucune décision ne devrait être prise avant le 2e synode convoqué dans un an.