L’UE lance «Triton», pour venir en aide aux migrants en Méditerranée

L’immigration clandestine était ce jeudi 9 octobre au menu d’une réunion des ministres européens de l’Intérieur à Luxembourg. Les 28 Etats membres ont acté le lancement début novembre d’une opération baptisée Triton, destinée à aider l'Italie à secourir les migrants en perdition en Méditerranée. Une opération qui sera menée par Frontex, l’agence chargée des frontières extérieures de l’Union européenne, alors que Mare Nostrum, actuellement en cours, ne dépend que du gouvernement italien. 

Avec notre envoyé spécial à Luxembourg, Guilhem Delteil

Les Vingt-Huit doivent acter le lancement de l’opération Triton en Méditerranée, menée au niveau communautaire. Elle aura plus ou moins les mêmes prérogatives que l’Opération Mare Nostrum, uniquement italienne. Il s’agit donc de porter secours aux embarcations des migrants en détresse, pour éviter de nouveaux naufrages en mer Méditerranée, et de nouveaux décès. « Nous souhaitons qu’il y ait une opération de Frontex qui soit une opération de contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne, ce qui ne veut pas dire que cette opération n’appliquera pas le droit de la mer et ne sauvera pas des naufragés si cela devait advenir », précise ainsi le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.

Les Européens doivent également tenter de définir une politique migratoire commune. La Commission européenne appelle les 28 Etats membres à accueillir des migrants, alors que seule la moitié d’entre eux le font actuellement et cinq pays sont actuellement en première ligne l’Italie, l’Allemagne, la Suède, le Royaume-Uni et la France. « Aujourd'hui, trop peu de pays aident. Il y a de nombreux pays au sein de l'Union européenne qui n'accueillent quasiment aucun réfugié ou demandeur d'asile, déplore Cecilia Malmström, la commissaire européenne chargée des Affaires intérieures. Et nous devons voir si nous pouvons trouver un moyen de reloger ces personnes, aussi bien à l'intérieur d'un Etat qu'au niveau communautaire ».

Une pression de plus en plus lourde, alors que les chiffres sont en pleine explosion. 2014 a déjà enregistré autant d’arrivées clandestines que sur l’ensemble de l’année 2011, en plein printemps arabe. Mais la Commission le reconnaît, elle ne peut qu’inciter les Etats membres à accueillir ces migrants, et ne peut les y contraindre.

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