De Antoine Cavaillé-Roux
Les migrants affluent de plus en plus en Libye. La plupart viennent de Syrie, d’Érythrée, de Somalie, ou bien encore du Soudan. Ils veulent rejoindre Lampedusa ou Malte dans un premier temps. Puis, arrivés sur ces deux îles, les migrants prennent la direction de la France et du Royaume-Uni.
D’après Frontex, les migrants sont toujours plus nombreux. Au premier semestre de 2013, ils étaient 12 915 à vouloir tenter leur chance. Cette année, sur la même période, ils étaient 78 300. Ce chiffre est déjà supérieur aux 64 300 recensés lors du « printemps arabe » en 2011.
L’instabilité de la Libye en cause
Selon Izabella Cooper, la porte-parole de Frontex, « la Libye est très instable en ce moment, ce qui veut dire que les filières clandestines de passeurs sont florissantes. »
Contacté par RFI, le chercheur et spécialiste des migrations Antoine Pécoud, met en avant l’émigration des Libyens eux-mêmes. « Avant la chute de Kadhafi, la Libye était seulement un pays de transit où les migrants s’arrêtaient et s’installaient pour travailler. » Désormais, les migrants d’Afrique subsaharienne et de la Corne de l’Afrique ne restent plus en Libye. Et avec le conflit actuel, « les Libyens sont de plus en plus à essayer de traverser la Méditerranée. »
Une route maritime plus favorable
Antoine Pécoud souligne également que l’accès à l’Europe par l’Italie est plus aisé que par les pays du sud-est du continent. « Face à l’afflux de migrants, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie ont peu à peu fermé leurs frontières. L’Italie est considérée, à tort ou à raison, comme plus accommodante que des pays où les autorités prennent moins de gants pour se débarrasser des sans-papiers qui arrivent par les routes du sud-est de l’Europe. »
Mais cette route maritime demeure dangereuse. Dernier exemple en date : le 30 juillet dernier encore, plus de vingt migrants sont morts et des dizaines d’autres ont disparu dans un naufrage au large de la Libye.