Grèce: au moins vingt-deux migrants morts dans un naufrage

Au moins 22 personnes sont mortes et plusieurs autres portées disparues dans le naufrage de deux embarcations de migrants en mer Egée, selon le dernier bilan des gardes-côtes grecs. Les corps de dix-huit des victimes ont été découverts dans une des embarcations, quatre autres ayant été trouvées en mer après le lancement des recherches.

De nationalité inconnue, les 65 migrants embarqués sur un yacht de petite taille et un canot étaient en provenance de Turquie. Les recherches menées au large de l’île de Samos par les gardes-côtes grecs et des forces de l’agence européenne Frontex ont permis de secourir trente six survivants, dont un enfant. Ce dernier a été transféré en état d’hypothermie dans un hôpital athénien. Le bilan provisoire est de quatre enfants, douze femmes et six hommes décédés, une dizaine de personnes étant toujours portées disparues. Les raisons du naufrage sont encore inconnues.

La mer Egée, nouvelle voie d'accès à l'Europe

La Grèce est devenue l'un des principaux points d'entrée de l'Union européenne pour les migrants qui fuient la misère ou les conflits, entraînant un durcissement des contrôles migratoire. « La Grèce a notamment renforcé son contrôle sur ses frontières terrestres avec la Turquie par la construction d’un mur d’environ 10,5 km, et l’envoi de plusieurs milliers de policiers sur place pour contrôler l’un des principaux points de passage dans la région d’Evros, explique Jean-François Dubost, responsable du programme "Personnes déracinées" à Amnesty France. Cela a conduit migrants et réfugiés à envisager le franchissement de la mer Egée avec tous les dangers que cela représente. D’une part du fait de l’élément, la mer, et par ailleurs des navires qui ne sont souvent pas en état d’assurer la navigation d’un grand nombre de personnes sur une mer de ce type-là » ajoute-t-il.

 Des violences à l'encontre des migrants

Amnesty International dénonce les renvois forcés pratiqués par la police des frontières grecque et parle de violations des droits humains. « Les migrants et réfugiés affrontent deux dangers aux frontières de la Grèce: le premier est celui naturel de faire naufrage ; le second est l’attitude des gardes-côtes et de la police grecque qui les refoulent automatiquement. Une fois arrivés sur le territoire, ils sont remis dans des bateaux, souvent maltraités, et renvoyés de force vers la Turquie, parfois remis directement aux autorités turques, précise Jean-François Dubost. Ces pratiques de renvoi forcé en pleine mer dès interception ou à partir du territoire grec sont totalement contraires aux règles que s’est fixée l’Union européenne et aux règles internationales auxquelles a souscrit la Grèce ».

Selon un rapport récent d’Amnesty International, dix-neuf migrants se sont noyés en mer Egée depuis le début de l’année, et 188 se sont noyés ou ont disparu entre août 2012 et mars 2014.

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