Ebola: en Espagne, la ministre de la Santé sur la sellette

En Espagne, l'affaire de la contagion du virus Ebola sur une aide-soignante prend une tournure de plus en plus politique. Beaucoup pensent que les autorités sanitaires n'ont pas fait ce qu'il fallait pour éviter ce cas d'infection, le premier en Europe.

Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau

Si en Espagne on parle toujours beaucoup de l'infirmière Teresa qui a été infectée par le virus Ebola, on parle aussi de plus en plus de la ministre de la Santé Ana Mato. Depuis le début de la crise, elle s’est très peu exprimée, préférant que d'autres justifient la gestion de l’affaire à sa place. C’est pourtant elle qui est aujourd’hui au centre des critiques, même si le chef du gouvernement Mariano Rajoy la protège.

Devant les députés nationaux, la ministre s'est débattue comme elle a pu. « À aucun moment, je n'ai pensé présenter ma démission. Et vous savez pourquoi ? Parce que j'ai l'assurance de savoir que je n'ai commis aucun acte, ni par le passé ni aujourd'hui, qui ne correspond pas à l'éthique qu'on peut exiger d'un responsable politique », a affirmé Ana Mato.

Cette défense n'a pas suffi à la disculper. Un sondage publié par le journal El Mundo indique que 80 % des Espagnols souhaitent sa démission, ainsi que toute l'opposition. Parmi les raisons invoquées, le fait que les aides-soignants n'ont jamais été informés du protocole à suivre face à un cas d'Ebola, que l'aide-soignante infectée a été laissée en vacances et qu'on a à peine voulu lui faire un test lorsqu’elle avait de la fièvre et souffrait de vomissements. La ministre Ana Mato est désormais sur un siège éjectable.

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