Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
De source sanitaire, l'aide-soignante n'aurait été en contact qu'à seulement deux reprises avec le religieux espagnol Garcia Viejo, une première fois pour un examen, une seconde fois peu après sa mort. Cela semble avoir suffi pour contaminer cette femme de 44 ans travaillant à l'hôpital Carlos Tercero à Madrid.
L'alarme a aussitôt été déclenchée dans la capitale où la ministre de la Santé Ana Mato a constitué un cabinet de crise. « Soyez sûrs que toutes les mesures nécessaires et indispensables sont prises pour apporter la meilleure protection à tous et garantir la sécurité du personnel soignant, ainsi qu’à l’ensemble de la population », a déclaré la ministre lors d’une conférence de presse.
Deux religieux espagnols ont été touchés par le virus Ebola en Sierra Leone, tous les deux avaient été rapatriés, et il est à peu près certain que Garcia Viejo est à l'origine de la contagion, même si on ne sait toujours pas comment celle-ci s'est produite.
Aujourd'hui, bien entendu, il s'agit d’éviter l'effet domino. Une trentaine de personnes ayant été en contact avec l'aide-soignante, surtout des infirmières et des médecins, sont actuellement suivies pour savoir s'ils présentent, eux aussi, des symptômes de la maladie.
Des risques « extrêmement faibles » aux Etats-Unis
Le cameraman américain touché par Ebola a été évacué dimanche du Liberia. Il va être soigné aux Etats-Unis dans un centre médical de l'Etat du Nebraska. C'est le deuxième cas traité sur le sol américain. Malgré le danger, les Etats-Unis n'interdiront pas aux ressortissants d'Afrique de l'Ouest l'accès à leur territoire.
D'ailleurs, Barack Obama a réaffirmé ce lundi que les risques d'une épidémie d'Ebola aux Etats-Unis étaient « extrêmement faibles », en raison en particulier de la qualité du système de santé américain. Il a par ailleurs estimé que la réponse de la communauté internationale face à l'avancée de l'épidémie en Afrique de l'Ouest était insuffisante et il a souligné qu’il allait appeler les dirigeants de la planète à faire davantage.
La France prête
De son côté, le président français a rappelé lundi que tous les pays étaient concernés par Ebola. « Par les voyages, par les déplacements, par les responsabilités et les échanges, il y a nécessairement des risques, a indiqué François Hollande. Donc agir pour les pays touchés par Ebola, c'est agir pour notre propre sécurité».
Et d'affirmer : « Nous sommes en situation de pouvoir soigner si des cas se produisaient en France. Mais pour nous, ce n'est pas simplement une question française. C'est une question mondiale ».