Des gants, des masques, des civières et des combinaisons destinés aux personnels qui luttent contre Ebola. Depuis le 9 août, tout cela pourrit dans un conteneur sur le port de Freetown. Ce matériel, financé par des particuliers et des institutions, pour une valeur totale de 140 000 dollars a été expédié des Etats-Unis en Sierra Leone par un opposant politique, Chernoh Alpha Bah. Pour le New York Times, cela pourrait être l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement sierra léonais n'aurait pas encore payé les frais de transport qui se montent, toujours selon le quotidien américain, à 6 500 dollars.
« C'est une question de procédure et non pas une absence de paiement. Il n'y a pas non plus de raison politique, comme il est écrit dans l'article », répond, à RFI, Muhamad Tunis, chargé de la Communication, au ministère sierra léonais de la Santé.
Au ministère, on explique aussi que les ONG et agences humanitaires sont invitées à envoyer les documents administratifs en avance pour éviter ce genre de retards.
Cependant, une source humanitaire, jointe par RFI à Freetown, explique que ce genre de retard arrive fréquemment. « On bataille tous les jours », explique cette source qui décrit une « corruption endémique ». Pour beaucoup de fonctionnaires et d'acteurs locaux, cette réponse sanitaire est vue comme une opportunité de se faire de l'argent.