Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
« Abu Graib », « Guantanamo », les comparaisons faites par la presse allemande ne sont pas flatteuses. Il est vrai que la photo montrant un agent de sécurité posant son pied sur le cou d’un homme menotté et allongé par terre rappelle de mauvais souvenirs. Cette image comme une vidéo où l’on voit un demandeur d’asile contraint de s’allonger sur un matelas souillé par du vomi ont choqué l’Allemagne.
Six employés de société de surveillance travaillant dans des foyers de demandeurs d’asile de la région de Rhénanie du nord-Westphalie ont été arrêtés, et le contrat de leur employeur résilié.
Alors que l’Allemagne est confrontée à une augmentation sensible du nombre de demandeurs d’asile, 200 000 sont attendus cette année contre 130 000 en 2013, la privatisation de la surveillance exercée dans les foyers fait débat. Si elle paraît inévitable, un contrôle plus strict des antécédents des collaborateurs des sociétés de surveillance est réclamé comme la mise en place de normes minimales et de contrôles.
Le syndicat de la police estime, lui, que toute mesure liée à l’ordre public ne peut pas être déléguée à des sociétés privées. Les coûts supplémentaires de mesures plus strictes ne manqueront pas de relancer les demandes des communes en faveur d’un soutien financier plus important.