Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Créer une commission. En politique, la recette est connue. Elle permet de gagner du temps et de donner l’impression que l’on agit sans froisser personne. Face aux premiers tiraillements au sein de la nouvelle grande coalition, Angela Merkel, qui dirigeait malgré sa blessure de ski le Conseil des ministres, a décidé de gagner du temps.
Ses alliés conservateurs bavarois, toujours aussi inconfortables, ont lancé une campagne critiquant les immigrés européens et plus spécialement les Roumains et les Bulgares. Les dernières restrictions ont été levées au 1er janvier et ils peuvent désormais se déplacer et travailler librement au sein de l’Union européenne. Les chrétiens-sociaux bavarois, qualifiés de « Tea Party » à l’allemande par un journal, dénoncent des immigrés qui s’installeraient en Allemagne pour bénéficier des aides sociales. Une campagne de la CSU bavaroise qui s'explique par des élections municipales et des européennes avec une concurrence à la droite des conservateurs.
Un parti pourtant bien seul. Les autres partis dénoncent son populisme. Les milieux économiques soulignent que le pays a besoin de main-d’œuvre qualifiée. Les experts réfutent les thèses bavaroises et expliquent que les Roumains et les Bulgares sont deux fois moins nombreux que la moyenne des étrangers à bénéficier de ces aides sociales.