L'ambiguïté de la Turquie face au groupe Etat islamique

Depuis le début du soulèvement en Syrie, le voisin turc au Nord est régulièrement accusée de mener une politique ambigue vis-à-vis des jihadistes, notamment ceux de l'Etat islamique.

Depuis 2011 et le début du soulèvement en Syrie, la Turquie a laissé ouverte sa frontière avec ce pays. Ce qui a permis aux opposants au régime de Bachar el-Assad de circuler dans les deux sens. Cela a également permis à des jihadistes étrangers de venir grossir les rangs des groupes les plus radicaux et parmi eux, le plus violent : l'organisation de l'Etat islamique. Cette attitude a souvent été reprochée à Ankara.

La Turquie a pu paraitre ambigue aussi ces derniers jours lorsqu'elle a annoncé un rôle très limité au sein de la coalition internationale bâtie par les Etats-Unis pour combattre l'EI. Elle refuse d'intervenir militairement et de mettre à disposition sa base aérienne stratégique dans le secteur. La Turquie est pourtant membre de l'Otan. Cette attitude avait au moins une explication jusqu'à samedi dernier : la prise d'otage de 46 ressortissants turcs, à Mossoul, ville irakienne contrôlée par les jihadistes du groupe Etat islamique.

Or, ces otages ont été libéré il y a 48 heures. Débarrassée de cette menace, la Turquie va-t-elle enfin clarifier son rôle ? « Nous prendrons notre décision après concertation avec nos alliés », a déclaré le président turc Recep Tayyip Erdogan avant de s'envoler pour l'assemblée générale de l'ONU à New York. La Turquie réfléchit actuellement à l'établissement d'une zone tampon à ses frontières avec la Syrie et avec l'Irak.

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