Avec notre envoyée spéciale à Strasbourg,Joana Hostein
Ce devait être un jour historique pour les relations entre l’Ukraine et l’Union européenne. Les eurodéputés à Strasbourg et les parlementaires à Kiev votent l’accord d’association simultanément. Et pour donner à cet instant encore davantage de solennité, les uns sont connectés aux autres par écrans interposés. Mais le texte, soumis aux voix, a été vidé de sa substance à cause de pressions exercées par Moscou, selon le rapporteur au Parlement, le député polonais Jacek Saryusz-Wolski :
« C’est une faiblesse, une faute géopolitique, une concession inutile par rapport à la Russie, et qui peut-être va faire monter l’appétit russe, regrette-t-il. À la fin de 2015 ils peuvent demander une prolongation, ils peuvent demander plus de droits de regard dans tout ce qui est relation entre l’Union européenne et l’Ukraine. Donc c’est un très mauvais précédent ».
Le volet économique de l’accord n’entrera en vigueur qu’en 2016, alors qu’il devait prendre ses effets initialement le 1er novembre prochain. En attendant, Kiev continue à bénéficier de réductions de droits de douane provisoires pour ses produits destinés au marché européen. Des économies relatives comparées à celles estimées par la Commission européenne avec la création d’une véritable zone de libre-échange.