Aux coups de canon rebelles répond l’artillerie lourde de l’armée ukrainienne. A Donetsk, des colonnes de fumée noire s’élèvent dans le ciel. Les deux camps sont en plein affrontement.
Dans les villes industrielles de Lysytchansk et de Severodonetsk, dans les plaines céréalières qui s'étendent à l'infini au nord de Lougansk, personne n'imagine que les combats qui opposent l'armée et les séparatistes pro-russes soient terminés. Reprise en juillet dernier par plusieurs « bataillons », des formations de volontaires ukrainiens, la région est désormais coupée par des dizaines de barrages, où des hommes en armes montent la garde. Armés de kalachnikovs et de mitrailleuses, parfois de quelques blindés, ces combattants ne semblent pas en mesure de repousser une offensive de grande ampleur, nous rapporte notre envoyé spécial dans la région, Laurent Geslin.
Un peu plus au sud, le front passe désormais dans la petite ville de Slovianoserbsk et le prochain objectif des rebelles pourrait être de reprendre la bourgade de Chastye, où se trouve la centrale thermique qui alimente en électricité la grande ville de Lougansk. Dimanche, les miliciens de la République populaire de Lougansk ont paradé dans les rues de l'agglomération pour célébrer la « journée de la ville », et prier pour les victimes des deux camps tombés durant les combats. Dans le Donbass, chacun compte ses morts et se prépare pour de nouvelles batailles.
Pour Kiev, les responsables de cette situation sont désignés, il s’agit des insurgés pro-russes. Par leurs actions ils menacent clairement le processus de paix, affirme le porte-parole de l’armée ukrainienne. Ce militaire étaye même ses accusations on reprenant des citations de leaders séparatistes qui assurent que la trêve ne les concerne pas. Ils ne l’ont signée qu’en qualité d’observateurs, affirment-ils. Rien ne les engage donc à la respecter.
Cette semaine pourtant, le président ukrainien s’est félicité. Il a parlé d’un changement radical de situation. Mais visiblement, Petro Porochenko s’est réjoui un peu trop vite…
Depuis le 5 septembre, et l’entrée en vigueur du processus de paix, les populations de plusieurs localités près de Donetsk vivent toujours au rythme des bombardements, des dégâts à réparer et des nuits passées dans les caves.