« L'objectif de la Russie ne se limite pas à la Crimée », annexée en mars dernier, a déclaré le Premier ministre ukrainien. Son objectif est de « conquérir la totalité de l'Ukraine et de reformer l'Union Soviétique », a-t-il martelé devant les invités de la conférence annuelle consacrée à la stratégie pro-européenne de l'Ukraine.
« Nous sommes toujours en état de guerre et notre principal agresseur est la Fédération russe » a-t-il insisté, en ajoutant que « Vladimir Poutine voulait entretenir un nouveau conflit larvé dans l'est de l'Ukraine pour déstabiliser le pays ».
Le Premier ministre s'est félicité des nouvelles sanctions économiques de l'Union européenne et des Etats-Unis contre Moscou, visant les secteurs bancaires et pétroliers. Des restrictions qui pourraient être levées en fonction des progrès vers une paix durable sur le terrain.
Cessez-le-feu violé
Selon Arseni Iatseniouk, le cessez-le-feu entré en vigueur le 5 septembre entre l'armée ukrainienne et les séparatistes ne règle rien. « Le seul à pouvoir protéger l'Ukraine, c'est l'Otan », a-t-il déclaré. Arseni Iatseniouk a appelé les Occidentaux à ne pas abandonner l'Ukraine dans des négociations bilatérales avec la seule Russie. En musclant sa campagne pour les législatives d'octobre, il s'impose ainsi comme un chef de guerre, engagé pour la survie de son pays, rapporte notre envoyé spécial à Lviv, Sébastien Gobert.
D'ailleurs sur le terrain, la trêve semble avoir du mal à tenir. Celle-ci est régulièrement violée depuis une semaine par toutes les parties en présence. Pour la seule journée de vendredi, les autorités ukrainiennes font part d'une quarantaine d'échauffourées, et d'un assaut à l'artillerie lourde contre l'aéroport de Donetsk. Et, selon les médias russes, un convoi humanitaire russe, le deuxième en moins de deux mois a fait son entrée dans l'Est de l'Ukraine.