Jean-Claude Juncker a présenté «sa» nouvelle Commission européenne

Jean-Claude Juncker a présenté ce mercredi 10 septembre une équipe qu’il décrit comme forte et expérimentée. Pour lui, c’est la dernière chance de montrer aux citoyens européens que l’Union européenne peut être efficace sur les grands problèmes et s’abstenir de s’immiscer dans des problèmes secondaires.

Avec notre bureau de Bruxelles

Jean-Claude Juncker a beaucoup insisté sur le fait que son équipe comprend désormais cinq anciens Premiers ministres, dont lui-même, dix-neuf anciens ministres et qu’elle s’est encore féminisée puisqu’il y a désormais neuf femmes sur vingt-huit. Parmi les nouveautés figure la nomination d’un premier vice-président, le Néerlandais Frans Timmermans que Jean-Claude Juncker décrit comme son bras droit. Autre nouveauté : les 20 commissaires européens spécialisés devront rendre des comptes aux vice-présidents ou vice-présidentes qui, eux-mêmes, en référeront à Jean-Claude Juncker.

Le portefeuille des Affaires économiques et financières dont hérite Pierre Moscovici est celui que la France espérait, avec en plus la politique fiscale et douanière, ce qui en fait un portefeuille encore plus important. L’ancien ministre français des Finances a néanmoins tenu à affirmer qu’il appliquerait les règles budgétaires européennes. « Je ne serai pas l'ambassadeur de la France à Bruxelles », a-t-il ainsi insisté, même si, ajoute-t-il dans un entretien à paraître ce jeudi dans Le Progrès de Lyon, « Nous ne sommes ni dans une logique de complaisance, ni dans une logique punitive ».

Mais s'il assure qu'il n'y aura pas de « rapport » ni de « supervision », Pierre Moscovici devra tout de même rendre des comptes, en vertu de la nouvelle règle instaurée, à l'ex-Premier ministre finlandais Jyrki Katainen, vice-président chargé de « l'emploi et la croissance » et au Letton Valdis Dombrovskis, un partisan de l'austérité budgétaire qui coordonnera les politiques de « l'euro » et du « dialogue social ».

Un Britannique chargé des services financiers

Le commissaire britannique sera pour sa part chargé des services financiers, ce qui ne peut que satisfaire le Royaume-Uni, inquiet pour l’avenir de la City de Londres. « Peut-être nos amis Britanniques comprendront mieux la politique de la Commission si elle est expliquée dans la version la plus élégante, la langue de Shakespeare », a ainsi plaisanté Jean-Claude Juncker pour justifier son choix.

Et en ajoutant la nomination de l’Allemand Günther Oettinger à l’économie numérique, on peut souligner que trois portefeuilles économiques majeurs vont au Royaume-Uni, à l’Allemagne et à la France.

→ A (RE)CONSULTER : Le nouvel organigramme de la Commission européenne

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