Le volcan Bardarbunga entré en éruption inquiète

En Islande, l'alerte a été déclenchée concernant l'aviation civile. Le trafic aérien, interdit ce 29 août au matin, au-dessus du volcan Bardarbunga a été prudemment autorisé à nouveau en début d'après-midi. Entré en éruption cette nuit, cet immense volcan de 2 000 mètres, situé sous un vaste glacier, est considéré comme assez dangereux. Pour autant, les aéroports de l'île restent ouverts. La Protection civile précise qu'aucune cendre n'a été projetée pour l'instant.

Vols annulés, passagers bloqués, vacances gâchées, va t-on revivre la même galère qu'il y a 4 ans suite à une éruption volcanique en Islande ? La question se pose aujourd'hui avec l'éruption cette nuit du volcan Bardarbunga. Les autorités islandaises n'ont pas traîné. L'alerte rouge a été déclenchée, mais est repassée à l'orange à la mi-journée.

Le volcan est sous le glacier du Vatnajökull qui est un immense glacier grand comme la Corse. Ce glacier est long de 140 kilomètrres, 90 km de large, et épais de 2 km sous lesquels il y a 6 volcans dont le Bardarbunga qui est un des plus grands. Ce volcan ressemble au volcan qui a fait une éruption il y a 4 ans, qui est sous un autre glacier voisin plus petit, l'Eyjafjöll. Ces deux volcans se ressemblent beaucoup.

Pour l'instant, le volcan reste couvert par la glace, il n'y a pas eu de projections de cendres. Jacques Marie Bardinzeff, vulcanologue concaté par RFI, explique que le scénario le plus simple serait que le magma, après s'être retourné « comme un dormeur qui se réveille», se retourne et se rendorme.  « Autre scénario plus fort, ce serait que l'éruption arrive à faire fondre les 300-400 mètres de glace qui sont au dessus du volcan, que cette glace ferait une sorte de lac d'eau qui se vaporiserait. Cela augmenterait l'explosivité du volcan. Il pourrait donc y avoir un panache et ce panache pourrait monter jusqu'a 10 km de haut, voire 20 km».

Et là, on a encore différentes possibilités, selon le vulcanologue. Soit ce panache reste vertical et ne concerne que l'Islande. Et bien sûr il y aura des dégâts matériels. Ça risquerait de recouvrir de cendres la région. Plusieurs centaines de personnes ont déjà été évacuées : « c'est inquiétant. Mais au moins ces personnes sont à l'abri. L'autre scénario qui ressemblerait à 2010, ca serait qu'il y ait flux constant de vents du Nord vers le Sud ou du Nord-Ouest vers le Sud-Est qui pourrait emporter des particules vers l'Europe continentale et à ce moment-là, il faudrait envisager des restrictions aériennes. Comme il y a déjà une expérience acquise il y a 4 ans, il n'y aura peut-être pas un blocage complet des avions mais des couloirs aériens qui seraients conseillés bien sûr en fonction des conditions volcanologiques et météorologiques. »

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