Menace sur le Bardarbunga: quand un volcan islandais s'éveille

En 2010, un volcan islandais avait paralysé le trafic aérien mondial pendant plusieurs semaines. Son grand frère s’est réveillé et l'alerte rouge a été déclenchée samedi. L'Islande a décidé de fermer son espace aérien, suite à l'éruption du Bardarbunga, enseveli sous des tonnes de glaces.

Le volcan est actuellement prisonnier d'une épaisse calotte de glace, le plus grand glacier d'Islande, le Vatnajökull. « Le scénario le plus simple, explique le vulcanologue Jacques-Marie Bardinzeff, ça serait que le magma, après s’être remué comme un dormeur qui se réveille, peut petit à petit, se retourner et se rendormir. Le deuxième scénario, le plus fort, ça serait que l’éruption arrive à faire fondre les 300-400 mètres de glace qui sont au-dessus du volcan. Cette glace ferait une sorte de lac d’eau qui se vaporiserait ; ça augmenterait l’explosivité du volcan ».

La vapeur se transformerait en un panache qui pourrait monter jusqu'à 10 voire 20km de hauteur précise le vulcanologue, et de nouveau plusieurs scénarii seraient alors à envisager. « Soit ce panache reste plus ou moins vertical et ne concerne que l’Islande et bien sûr ça fera des dégâts matériels car ça risquerait de recouvrir de cendres la région » De nouvelles évacations seraient alors à envisager mais les habitants à priori sont à l'abri. Soit et c'est un cas de figure qui rappelle le précédent de 2010, un « flux constant de vent du nord vers le sud ou du Nord-ouest vers le Sud-est [qui] pourrait emporter des particules vers l’Europe continentale et à ce moment là, il faudrait envisager des restrictions aériennes ».

Mais les autorités ont tiré les leçons de l'éruption du volcan l'Eyjafjallajökull au printemps 2010 aussi les perturbations des transports aériens ne devraient-elles pas être aussi importantes. A l'époque, plus de 100 000 vols avaient été annulés sur une durée d'un mois et huit millions de passagers avaient été bloqués dans les aéroports. « Il n’y aura peut-être pas un blocage complet des avions, ce serait des couloirs aériens qui seraient conseillés et bien sûr en fonction des conditions volcanologiques et météorologiques » ajoute Jacques-Marie Bardinzeff.

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