Avec notre envoyé spécial dans l’est de l’Ukraine, Daniel Vallot
A Makiïvka, nous avons entendu ce 20 août au matin des tirs d’artillerie lourde, non loin d’une zone résidentielle déjà frappée à plusieurs reprises depuis hier. Sur place, nous avons constaté, d’abord des tirs de roquettes venus des lignes rebelles, bientôt suivis par des tirs d’obus, venus ceux-là, des positions tenues par l’armée ukrainienne. Une épaisse fumée noire s’est échappée par la suite d’une usine chimique située dans le secteur.
Sur place, nous avons vu les dégâts causés dans une zone d’habitation située non loin de cette ligne de front, des dégâts causés par des tirs qui provenaient visiblement des lignes tenues par l’armée ukrainienne. Nous avons vu au moins deux immeubles violemment touchés dont l’un éventré au niveau du troisième étage. Les habitants de l’immeuble en question s’étaient heureusement réfugiés au préalable au rez-de-chaussée et dans la cave et aucune victime dans cet immeuble n’était à déplorer.
Habitants terrorisés
Les habitants restent terrorisés, craignant d’être à nouveau touchés par les tirs. Les plus âgés restent d’ailleurs terrés en permanence dans les caves où des matelas et des bouteilles d’eau ont été stockés. Certains d’entre eux ont connu la Seconde Guerre mondiale. Ils nous ont confié leur incrédulité de se voir à nouveau obligés de se terrer par crainte des bombardements.
Pour le moment, indique l'état-major de l'opération militaire menée par Kiev dans
l'Est, « les principaux efforts des forces ukrainiennes se concentrent sur l'isolation des zones (sous contrôle rebelle) pour empêcher l'invasion de groupes armés illégaux et de groupes de reconnaissance et de sabotage depuis la Russie ». En effet, le gouvernement ukrainien et les Occidentaux accusent la Russie de ravitailler l’effort militaire des insurgés prorusses en faisant transiter par la frontière de l’équipement et des personnels combattants.