Turquie: Erdogan grand favori de la présidentielle

L'élection présidentielle turque se déroule dans une semaine maintenant, le 10 août. Un scrutin sans suspens puisque tous les sondages donnent la même issue à cette élection : la victoire de l'actuel chef du gouvernement Recep Tayyep Erdogan.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

On ne voit pas comment celui qui est toujours le chef du gouvernement et le président du Parti de la justice et du développement (AKP), Recep Tayyip Erdogan, pourrait rater son pari de devenir le 12e président de la République turque. Depuis des mois, tous les sondages le donnent largement élu, sans doute même dès le premier tour, dans une semaine.

Son parti, l’AKP, a remporté toutes les consultations électorales depuis octobre 2002, et son pouvoir sans partage ne laisse que peu de place à ses deux concurrents, qui ne se font guère d’illusions. Bien que critiqué par l’OSCE pour se servir de ses activités de chef de gouvernement comme de meetings électoraux, et grâce à une télévision nationale qui ne laisse que des miettes à ses concurrents, M. Erdogan bat campagne sans relâche et compte bien parachever sa carrière par l’accession à la magistrature suprême.

Deux candidats face à Erdogan

Deux autres candidats briguent la magistrature suprême de la Turquie :

- le candidat présenté à la fois par le Parti républicain du peuple (CHP, kémaliste) et le Parti d'action nationaliste (MHP, ultranationaliste), Ekmeleddin Ihsanoglu, ancien directeur de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), un diplomate plus qu’un politicien dont le score devrait atteindre péniblement 35% des suffrages,

- et le leader du bloc HDP (Parti démocratique populaire) rassemblant la gauche et les Kurdes, M. Selahettin Demirtas, qui s’estimera heureux s’il rassemble 10% des voix exprimées.

L’abstention risque d’être forte et d’avantager le candidat Erdogan.

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