« Aujourd'hui, les Etats-Unis imposent de nouvelles sanctions sur des secteurs-clés de l'économie russe: l'énergie, l'armement, la finance », a déclaré Barack Obama dans son allocution mardi 29 juillet.
Pour le président américain, le fait que les Européens, qui ont des liens économiques étroits avec la Russie, aient adopté de nouvelles sanctions ce mardi contre Moscou démontre que « la patience de l'Europe vis-à-vis du président Poutine, dont les mots ne sont pas suivis d'actes, s'effrite ».
« Nous bloquons les exportations de certains biens et technologies à destination du secteur énergétique russe. Nous élargissons nos sanctions à d'autres banques et groupes de défense. Nous suspendons officiellement les crédits et les financements pour des projets de développement en Russie », a précisé le président américain.
« Ce n'est pas une nouvelle guerre froide »
Pour le président des Etats-Unis, Vladimir Poutine est responsable de cette situation. En réponse aux questions des journalistes sur une possible guerre froide, Barack Obama a souligné : « Non, ce n'est pas une nouvelle guerre froide. C'est un problème très spécifique lié à l'attitude de la Russie qui refuse que l'Ukraine puisse suivre sa propre voie ».
Avant son allocution, le Trésor américain avait indiqué que les Américains sont interdits d'effectuer des transactions impliquant des financements sur le long terme avec VTB, deuxième banque de Russie, ainsi que l'une de ses filiales la Banque de Moscou, et la banque agricole russe, premier établissement bancaire du secteur agricole. Ces établissements sont soupçonnés de financer les séparatistes en Ukraine.
Les Etats-Unis mettent aussi à l'index le Groupe de chantiers navals unis, qui construit notamment des pétroliers et sous-marins.
D’après le président américain, Moscou ressent déjà les dégâts causés par ces sanctions internationales. Les projections économiques, dit-il, estiment, à ce stade, la croissance russe à zéro, et l’étau peut encore se resserrer.
Pour la première fois, l’Union européenne frappe de sanctions l’économie russe
Avec notre correspondant à Bruxelles, Grégoire Lory
Pour la première fois, l’Union européenne frappe de sanctions l’économie russe. La destruction du vol de la Malaysia Airlines a finalement rapproché les positions entre des Etats membres très divisés jusqu’à maintenant sur cette nouvelle étape dans le processus de rétorsion.
Cet accord politique de l’Union européenne marque un changement de ton majeur à l’égard de la Russie. Les 28 entrent désormais dans la troisième et dernière phase de leur programme de rétorsion. Ce paquet comporte à la fois des mesures financières, commerciales et énergétiques.
Les Vingt-Huit décident donc de fermer leur marché aux banques et aux entreprises venues de Russie. Les ventes d’armes seront-elles aussi interdites, mais seulement pour les contrats à venir. Cette distinction permet ainsi à la France d’assurer son contrat de livraison de deux porte-hélicoptères Mistral à destination de Moscou.
Les Européens comptent aussi agir dans le domaine énergétique. Le commerce de certains produits ou équipements pétroliers sera ainsi suspendu. L’Union a finalement décidé de restreindre ses actions à cette seule ressource. Certains Etats membres dépendent trop du gaz russe pour pouvoir toucher l’ensemble du secteur.
Les 28 élargissent dans le même temps la liste des personnes concernées par un gel des avoirs et des interdictions de visa. Mais cette fois-ci, l’Union sanctionne des hommes d’affaires proches du président russe.
Avec cet accord les Européens estiment mettre en œuvre des mesures concrètes qui toucheront plus rapidement l’économie russe. Ces sanctions seront adoptées ce jeudi et entreront en vigueur dès le lendemain.