Ukraine: à Donetsk, l’étau se resserre autour des séparatistes

Les forces armées ukrainiennes se rapprochent de Donetsk. Les combats se rapprochent de la ville, toujours tenue par les insurgés séparatistes, qui ont renforcé les contrôles aux entrées de la ville, ce samedi matin. Reportage dans une ville asséigée, où les combats se règlent à l'artillerie.

Avec notre envoyée spéciale à Donetsk, Anastasia Becchio

Si vendredi, il était encore possible de quitter Donetsk par le nord et l’est sans être arrêté à un barrage séparatiste, c’est devenu beaucoup plus délicat, ce samedi. Plusieurs routes qui permettent de sortir de la ville ont été fermées à la circulation. Au nord, au début de la voie rapide qui va vers l’ancien bastion séparatiste de Sloviansk, désormais contrôlé par les forces ukrainiennes, il faut faire demi-tour au bout de quelques kilomètres : des murets en béton barrent la route. Un combattant séparatiste armé d’un fusil automatique prévient nerveusement que « ça tire aux missiles Grad ». Des détonations résonnent effectivement, et les combats semblent tout proches.

Des tirs d'artillerie toute la nuit

La situation est particulièrement tendue dans le secteur de l’aéroport à une dizaine de kilomètres au nord-ouest du centre-ville. Dans le hameau d’Oktiabrskoye, les tirs d’artillerie ont résonné toute la nuit. On y entend encore des explosions sporadiques, ce samedi matin, tandis que les rues y sont quasi désertes.

Non loin de là, derrière la gare ferroviaire, plusieurs toits se sont effondrés. Des immeubles d’habitation ont été touchés sur plusieurs étages, les vitres sont soufflées. Les câbles électriques du trolleybus se balancent au vent. « Ça n'a jamais autant tiré la nuit dernière, mes vitres ont vibré », raconte une habitante du quartier, sortie le temps d’acheter du pain. « Les séparatistes ont installé un canon antiaérien, tout près de là », dit-elle. « Ils vont nous tirer dessus », s’inquiète-t-elle.

Insurgés et forces gouvernementales s'accusent mutuellement de viser des quartiers d'habitation. Les autorités séparatistes reconnaissent avoir déployé des canons anti-aériens, pour, disent ils « contrer les drones de l'ennemi ».

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