Le Costa Concordia quittera définitivement les côtes de Giglio, son arrivée à Gênes est prévue le dimanche. Le voyage, long de 280 kilomètres, devrait durer quatre jours. L’épave passera à 25 kilomètres de la Corse, près de l'île d'Elbe, mais dans les eaux internationales avant d’atteindre Gênes, où il sera démantelé.
Des risques de pollution inquiètent
Le remorquage du Costa Concordia reste cependant un voyage controversé. En effet, l’épave géante comporte plusieurs matériaux toxiques (plastiques, câbles, huiles industrielles, liquides frigorigènes, eau polluée, carburant, etc.), de quoi inquiéter les organisations de protection de l’environnement. Costa Croisières, propriétaire du Concordia, a donc promis de tout remettre en état, après le départ du paquebot. L’épave de 44 612 tonnes et mesurant 290 mètres de long sur 38 mètres de large, sera tirée par deux remorqueurs, deux autres seront positionnés à l’arrière du convoi pour parer à tout cas de fuite de carburant ; en outre, un avion ATR et un hélicoptère suivront. Un navire sonar-radar, un navire d’intervention, deux bâtiments de la Marine italienne, un navire-laboratoire « en cas de fuite de carburant », une barge « de récupération », un navire-nettoyeur, seize plongeurs et dix-huit techniciens seuls habilités à intervenir à bord de l’épave feront partie du convoi.
Le ministre italien de l'Ecologie veut rassurer les Français
Le passage de l’épave à proximité des côtes de la Corse a suscité des réactions des Français, notamment de la ministre de l’Ecologie Ségolène Royal et du maire de la ville de Bastia. Ce dernier avait lancé un appel à la mobilisation pour protester contre le passage du Concordia près des côtes corses. La ministre française de l’Ecologie avait exigé à son homologue italien des preuves que le remorquage se fera sans risque de pollution, et a souhaité la présence, aux côtés du convoi, du Jason, un navire français spécialisé dans l'assistance et la dépollution. La ministre française a également fait part de son intention de se rendre sur place sur le bâtiment de la Marine nationale.
Une réaction qui a provoqué des tensions entre les deux ministres. « Je n'accepte pas que quiconque me rappelle à mes devoirs concernant le contrôle de nos mer », avait-il martelé face aux insistances de Ségolène Royal. Mardi 22 juillet, en visite à Giglio, le ministre italien de l’Ecologie, Gian Luca Galletti, s’est voulu rassurant sur ce point. « J'ai envie de dire aux Français qu'à la Méditerranée, nous y tenons autant qu'eux, si ce n'est peut-être plus », a-t-il déclaré mardi à son arrivée sur l'île du Giglio. Bien qu'aucun traité bilatéral n'oblige l'Italie à révéler ce genre d'informations à la France, son pays a répondu favorablement aux questions des Français, a-t-il aussi ajouté.
Soulagement chez les habitants de Giglio
A Giglio, on se prépare à tourner la page de la tragédie du Costa Concordia. Il y a deux ans et demi, les 1 500 habitants de l’île avaient été réveillés dans une nuit froide par le naufrage du paquebot le 13 janvier 2012. La plupart d’entre eux ont tenté de sauver les 4 229 passagers du navire. Le Costa Concordia y a subit des opérations de renflouement en vue de le dégager des rochers sur lesquels il s'était échoué. Samedi, Sergio Ortelli, le maire du Giglio, s’est dit soulagé après l’annonce du départ du paquebot de cette petite île touristique.