Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Londres avait jusque-là refusé obstinément toute enquête publique sur l’assassinat d’Alexandre Litvinenko de crainte de compromettre durablement les relations entre la Grande-Bretagne et la Russie. Une telle procédure signifie qu’un juge va pouvoir examiner de près le rôle joué par Moscou dans la mort de l’ancien espion.
Sa veuve, Marina Litvinenko, pense qu’il travaillait pour le MI6, les services secrets britanniques, au moment de sa mort et que l’agent a été exécuté sur les ordres de Moscou. Marina Litvinenko réclamait depuis longtemps cette enquête pour faire toute la lumière sur l’implication de la Russie et avait même obtenu gain de cause devant la Haute Cour de justice britannique en février dernier.
Les magistrats avaient alors sommé la ministre de l’Intérieur de reconsidérer sa position. C’est désormais chose faite. Le gouvernement de David Cameron assure néanmoins que cette décision n’a rien à voir avec les tensions actuelles provoquées par le crash de l’avion de la Malaysia Airlines en Ukraine.
Il est cependant clair que ce soudain revirement de Londres est un nouveau coup asséné au président russe Vladimir Poutine, déjà sous intense pression de la part des pays occidentaux. David Cameron est l’un des dirigeants les plus virulents au sein de l’Union européenne, partisan d’un durcissement des sanctions imposées à la Russie.