Les services secrets britanniques visés dans l'enquête sur la mort de l'ancien espion russe Litvinenko

Qui a tué Alexandre Litvinenko, l’ancien agent du KGB, réfugié en Angleterre et empoisonné à 43 ans, en décembre 2006, par une substance radioactive après avoir pris le thé avec deux agents secrets russes dans un palace londonien ? Les responsabilités de l’Etat russe, mais aussi de l’Etat et des services secrets britanniques pourraient être évoquées lors d’une audience administrative pour examiner les causes de la mort de l’ex-espion russe.

De notre correspondant à Londres, Adrien Moss

L’enquête policière est au point mort. Six ans après sa mort, Moscou refuse toujours d’extrader deux russes soupçonnés d’avoir versé du polonium 210 dans le thé du transfuge de l’ex-KGB qu’ils avaient rencontré dans un palace londonien.

A défaut d’un procès criminel, c’est lors de l’enquête de routine systématiquement ouverte en cas de mort non naturelle, que seront évoquées ces nouvelles pistes. L’avocat chargé de préparer ces audiences met en cause l’Etat russe, ce qui n’est pas surprenant, mais aussi l’Etat et les services secrets britanniques, MI5 et MI6. Il ratisse large puisqu’il soupçonne non seulement des agents du MI6 d’être impliqués dans cet assassinat, mais aussi des dissidents chéchènes et la mafia espagnole. L’Etat britannique serait accusé de ne pas avoir protégé l’ancien agent russe.

L’avocate de la veuve du défunt voudrait, elle, avoir l’assurance qu’il ne s’agit ni d’un accident, ni d’un suicide.

Ces audiences s’ouvriront l’an prochain. Elles concluront sans aucun doute à une mort suspecte mais justice ne sera pas faite pour autant sur l’assassinat au polonium 210 d’Alexandre Litvinenko.

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