Crash du vol MH17 en Ukraine: réponse des séparatistes aux critiques

Quatre jours après le crash du Boeing 777 de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine, la controverse autour du corps des victimes n'en finit pas d'enfler, alors que les autorités séparatistes ont récolté 196 des corps des 298 victimes et les ont transportés, sans coordination avec les observateurs internationaux, dans un train réfrigéré. Face aux critiques, Alexander Borodaï, le « Premier ministre » de la « République populaire » autoproclamée de Donetsk a déploré lors d'une conférence de presse que les experts internationaux ne soient pas encore sur place. 

Vingt-sept nouveaux corps ont été récupérés dimanche sur le site où s'est écrasé le Boeing 777 de la Malaysia Airlines dans l'est de l'Ukraine, a déclaré à Kiev le vice-Premier ministre ukrainien. Lors d'une conférence de presse dans la capitale ukrainienne, Volodimir Groysman a indiqué que les corps de 192 des 298 victimes avaient été déposés dans des wagons réfrigérés dans la gare de Torez, à une quinzaine de kilomètres du site des recherches.

L'OSCE a déclaré dimanche que ses observateurs ont été informés que 169 corps enlevés du site du crash de l'avion malaisien avaient été placés à bord d'un train réfrigéré en attendant l'arrivée des experts internationaux. Cette assurance a été donnée aux inspecteurs de l'OSCE à la gare de Torez, a indiqué leur porte-parole Michael Bociurkiw lors d'un point de presse depuis le lieu du crash.

Le Premier ministre australien Tony Abbott a pour sa part demandé dimanche que les corps des personnes mortes dans l'accident du Boeing de la Malaysia Airlines soient « traités avec respect » et a dit craindre la poursuite de la destruction de preuves. Vingt-huit ressortissants australiens et neuf personnes résidant en Australie ont péri dans la catastrophe. 

Les responsables occidentaux ont fait part de leur inquiétude quant au déplacement des corps des victimes de la catastrophe.

Les séparatistes justifient le ramassage des corps

Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Sébastien Gobert

Evidemment, il fallait le faire. Alexander Borodaï interpelle la salle remplie de journalistes, l'air stupéfait. Ses équipes n'ont pas attendu les missions d'enquêteurs et d'experts internationaux pour récolter les corps et les retirer de la zone d'enquête « à cause de la chaleur et aussi de la zone où il y a beaucoup de chiens et de bêtes sauvages », explique le Premier ministre désigné de la « République autoproclamée de Donetsk », qui précise que cela a été fait « par respect pour les familles ».

Alexander Borodaï déplore que les experts et enquêteurs internationaux ne soient pas encore sur place, mais il ne veut rien recevoir de Kiev, et affirme que ses experts font tout leur possible. Ils auraient d'ailleurs trouvé des débris qui pourraient être les boîtes noires du Boeing. Mais aucun de ses spécialistes n'est en mesure de les identifier à coup sûr.

L'incertitude demeure aussi sur le nombre exact de corps entreposés dans le train réfrigéré, leur sort et celui de la centaine de dépouilles qui restent encore sur le site. Mais tout est bien sous contrôle, conclut Alexander Borodaï, avant de se lever et de disparaître dans l'encadrement d'une porte, entouré par deux imposants gardes du corps, pistolet au poing.

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Paris, Berlin et Londres menacent Moscou 

La France, la Grande-Bretagne et l'Allemagne ont menacé dimanche la Russie de nouvelles « sanctions » si le président Vladimir Poutine n'obtient pas des séparatistes pro-russes un accès« libre et total » au site du crash de l'avion malaisien d'où les
rebelles ont enlevé les corps. « Si la Russie ne prend pas immédiatement les mesures nécessaires, les conséquences en seront tirées par l'Union européenne à l'occasion du Conseil des Affaires étrangères qui se tiendra mardi », précisent-ils. 

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