Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Angela Merkel a à nouveau illustré son rôle de médiatrice auprès du Kremlin. Lors d’un appel téléphonique avec Vladimir Poutine, la chancelière allemande s’est mise d’accord avec le président russe pour qu’une enquête internationale ait lieu pour tirer au clair les responsabilités de l’accident aérien en Ukraine. L’organisation internationale de l’aviation civile doit en être chargée en travaillant avec toutes parties impliquées. Jeudi déjà, cette agence des Nations unies avait proposé son aide. Dans cette perspective, deux experts allemands doivent se rendre sur place ce dimanche.
Vladimir Poutine et Angela Merkel ont également plaidé pour une prochaine réunion du groupe de contact qui associe l’Ukraine, la Russie et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Des séparatistes ukrainiens pro-russes devraient participer à une telle rencontre et négocier un cessez-le-feu.
Le responsable des questions de politique étrangère chrétien-démocrate au Bundestag a même plaidé pour l’envoi de Casques bleus des Nations unies. Andreas Schockenhoff a estimé que la crise sur place menaçait désormais la paix dans le monde. Le reste de la classe politique a accueilli cette proposition avec réserve.
Hollande veut être « sur des certitudes »
S'exprimant à Ndjamena où il termine ce samedi son périple africain sur le crash de l'avion de ligne de la Malaysia Airlines en Ukraine, le président français François Hollande a dit que « la France a demandé une enquête internationale sans entrave qui puisse impliquer des partenaires incontestables » et permettre « de recueillir tous les éléments de preuves », tout en soulignant « si nous voulons qu'il y ait une suite, il ne faut pas être simplement sur des hypothèses, il faut être sur des certitudes ».
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Le ministre des Transports de Malaisie part pour l'Ukraine
Avec notre envoyée spéciale à Kuala Lumpur, Carrie Nooten
En Malaisie, à peine deux jours après la catastrophe qui a frappé le MH17, la situation reprend déjà son cours. Le personnel de bord s’est adressé à la presse, regrettant la disparition d’une vingtaine des leurs en six mois, et réclamant que la vérité soit faite. Les principales autorités seront à Kiev normalement dès demain.
Alors qu’il doit s’envoler pour Kiev, le ministre des Transports malaisien Liow Tiong Lai n’a toujours pas la garantie d’avoir accès au site de la catastrophe. Il se rend en Ukraine pour accélérer la mise en place d’un couloir humanitaire entre la capitale ukrainienne et la zone du crash. Un corridor pour protéger les équipes envoyées récupérer les restes des corps des victimes du MH17, ainsi que les preuves qui pourront déterminer les circonstances de l’accident. « Le Monde a une obligation morale » de rendre ces restes intacts aux familles, a-t-il déclaré. Le PDG de Malaysia Airlines ainsi qu’une soixantaine de personnes sont déjà sur place.
Les autorités malaisiennes ont balayé toutes les critiques quant au plan de vol du MH17: pour elles, la route avait été déclarée sûre par les autorités de l'aviation internationales. S'il faut tirer des leçons de ce drame, ce sera vers elles qu'il faudra se tourner.