- En Ukraine
La trentaine d'inspecteurs de l'OSCE est arrivée sur les lieux du crash en fin d'après-midi « pour vérifier si le périmètre est sûr » et si les dépouilles sont correctement traitées. Ils négocient avec les rebelles la mise en place d'un corridor de sécurité pour que les enquêteurs puissent travailler, même ceux venant de Kiev. Les séparatistes ont promis de coopérer à l'enquête. Ils affirment d'ailleurs être en train de négocier une trêve de quelques jours pour faciliter le travail des enquêteurs.
Reste à savoir qui a récupéré les boîtes noires: jeudi soir, les rebelles disaient en avoir une, aujourd'hui Kiev affirme que les deux enregistreurs sont en sa possession.
- De nombreuses réactions diplomatiques
Les pays membres du Conseil de sécurité de l'Onu ont observé une minute de silence en hommage des victimes avant le début de leur réunion . Dans une déclaration approuvée à l'unanimité, les 15 membres du Conseil de sécurité demandent une « enquête internationale complète, minutieuse et indépendante », tout en réclamant « un accès immédiat à l'endroit du crash pour les enquêteurs ».
Le président américain Barack Obama a déclaré vendredi que l'appareil avait été abattu par « un missile sol-air » tiré depuis « un territoire contrôlé par les séparatistes pro-russes ». Le président Obama, évoquant une « tragédie atroce », souligne que l'avion a été touché par un missile tiré d'une zone contrôlée par les séparatistes et « à cause du soutien de la Russie ». Le président américain appelle son homologue russe Vladimir Poutine à user de son influence sur les rebelles pro-russes.
Auparavant, Samantha Power, ambassadrice américaine à l'ONU, avait énuméré, devant le Conseil de sécurité, les soupçons pesant contre les rebelles, évoquant l'utilisation d'un missile russe Buk de type SA-11.
Un premier rapport du renseignement américain indique que l'avion a probablement été abattu par des séparatistes ukrainiens, déclare un responsable américain, tout en indiquant que Washington n'en a pas la certitude.
Le FBI et l'autorité américaine des transports s'apprêtent à envoyer des enquêteurs sur le site du crash de l'avion malaisien en Ukraine, ont indiqué les autorités américaines ce vendredi.
La France a mis deux experts à disposition et propose ses moyens techniques pour participer à l'enquête. « Le Bureau d'Enquêtes et d'Analyses (BEA) pour la Sécurité de l'Aviation civile a désigné deux experts qui sont prêts à participer à une enquête internationale », indiquent dans un communiqué commun le ministre des Affaires
étrangères Laurent Fabius et le secrétaire d'Etat aux Transports Fredéric Cuvillier.
- Aux Pays-Bas
L'émotion est immense aux Pays-Bas, dans ce qui est considéré comme la pire catastrophe aérienne de l'histoire du pays. Une équipe du Bureau néerlandais pour la sécurité est partie pour l'Ukraine, en compagnie du ministre des Affaires étrangères Frans Timmermans, afin d'enquêter sur le crash.
Les drapeaux étaient en berne vendredi aux Pays-Bas alors que le pays s'interrogeait sur les responsables du crash qui a coûté la vie à 189 ressortissants néerlandais, parmi lesquels un sénateur, des jeunes, des familles se rendant en vacances ou encore des spécialistes du sida qui se rendaient à Melbourne pour une conférence mondiale sur le sujet.
- En Malaisie
Les autorités malaisiennes ont ouvert ce vendredi une enquête sur le crash du vol MH17, qui pourrait être au final internationale.
Le Premier ministre Najib Razak s’est adressé en bahasa, la langue malaise, au « peuple » malaisien, de façon très officielle après un banquet où il rompait le jeûne du ramadan. Il a décrété trois jours de deuil national avec une mise en berne des drapeaux, pour respecter la mémoire des 298 passagers du MH17, et notamment des 44 citoyens malaisiens. Il a demandé que les responsables du crash soient traduits en justice s'il était prouvé que l'appareil a été abattu. Il a informé les Malaisiens du soutien de l’ONU, qui réclame également une enquête internationale indépendante.
Une assemblée extraordinaire des députés devrait être convoqués très rapidement pour discuter des circonstances de l’attaque dont a été victime le vol.
D’autre part, Malaysia Airlines a dévoilé que l’avion volait à 33 000 pieds (10 000 m) à la demande des aiguilleurs du ciel ukrainiens, alors que l’équipe de pilotage avait fait la requête initialement de voler à 2 000 pieds plus haut.
Les Malaisiens accueillent la tragédie du MH17 avec beaucoup de résignation - conscients bien sûr que les enjeux dépassent le simple cadre malaisien, mais aussi, abattus après les 4 mois de recherches sans succès suite à la disparition en mars du vol MH370 avec 239 passagers et membres d'équipage à bord.