Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibault
« Un responsable des déficits comme commissaire aux affaires monétaires ? », titrait vendredi le quotidien des milieux d’affaires allemands Frankfurter Allgemeine, résumant ainsi les états d’âme en Allemagne.
Les responsables germaniques ont le sentiment que la France doit enfin rentrer dans les clous du pacte de responsabilité, tenir les engagements pris et non demander des délais supplémentaires. « Nommer l‘ancien ministre des Finances français à ce poste, c’est comme si on voulait chasser le diable avec Belzebuth », a déclaré cette semaine le responsable des questions budgétaires chrétien-démocrate au parlement allemand Norbert Barthle.
Après avoir déclaré que la nomination d’un Français ne serait pas un bon signal, le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, a corrigé le tir vendredi en précisant qu’il ne se référait pas à Pierre Moscovici.
Le ministre allemand salue d’un côté les efforts entrepris par Paris mais rejette un délai supplémentaire pour la France : « La confiance se crée si l’on tient ses engagements » a souligné Schäuble. Main de fer dans gant de velours donc : Schäuble comme la chancelière Merkel ce vendredi saluent la politique d’assainissement menée par la France. Mais les réticences à l’égard d’un commissaire Moscovici chargé des questions monétaires restent latentes.