Washington et Bruxelles durcissent les sanctions contre la Russie

Les Vingt-Huit ont haussé d'un cran le ton face à la Russie et promulgué de nouvelles sanctions. Même inititaive aux Etats-Unis : leurs sanctions visent cette fois les secteurs de l’énergie et de la finance. Les autorités séparatistes de Donetsk et Lougansk sont également sur la liste noire.

Avec notre bureau à Bruxelles, et notre correspondant à Washingon, Jean-Louis Pourtet

Depuis des mois, les Européens ont un leitmotiv unique face à la Russie: faire preuve de fermeté tout en maintenant le dialogue. Pour eux, la Russie n'a rien fait : ni pour endiguer le flot d'armes et de combattants à la frontière ukrainienne, ni pour user de son influence en vue d'une solution pacifique.

En conséquence, les Européens ont décidé de durcir les sanctions, sans aller toutefois jusqu'à la troisième phase, celle des sanctions économiques. Mais les mesures décidées lors de ce sommet s'y apparentent tout de même. Car aux sanctions déjà prises et qui visaient des personnes, vont désormais s'ajouter des entitées, dont la liste n'a pas encore été établie. Il s'agit d'entités qui soutiennent matériellement ou financièrement des actions qui sapent ou menacent la souveraineté, l'intégrité territoriale ou l'indépendance de l'Ukraine.

Ensuite, les flux de fonds publics européens vers la Russie vont être arrêtés, en particulier avec la suspension de tout nouvel investissement de la Banque européenne de reconstruction et de développement ou de la Banque europénenne d'investissement. Par aileurs, les investissements européens en Crimée seront restreint, voire impossibles.

Sanctions: le fossé se creuse en Europe et Etats-Unis

La Maison Blanche a également prononcé un nouveau train de sanctions contre Moscou pour son rôle en Ukraine.

Le Trésor américain a annoncé que le géant russe des hydrocarbures Rosneft, dirigé par un proche de Poutine, figurait sur la liste, et verrait ses éventuels avoirs aux Etats-Unis gelés. De même, les entreprises américaines ne pourront mener de transactions avec le producteur de pétrole. Egalement visées par les sanctions la banque du géant gazier, Gazprom et la banque publique VEB dont le Premier ministre Dmitri Medvedev est l’un des dirigeants.

Barack Obama a expliqué que ce durcissement avait pour objet d’amener « les dirigeants russes à se rendre compte que leurs agissements en Ukraine ont des conséquences, notamment l’affaiblissement de l’économie russe et un isolement diplomatique croissant ».

Certains parlementaires des deux partis ont applaudi la décision du président, mais le sénateur républicain Marco Rubio s’est plaint que les sanctions n’allaient pas assez loin. La Chambre de commerce et les entreprises sont, elles, moins enthousiastes, craignant de perdre un marché qui sera pris par les Européens. La presse américaine d’ailleurs, le New York Times notamment, souligne qu’un fossé est en train de se creuser entre l’Europe et les Etats-Unis, sur la sévérité des mesures à imposer à la Russie pour qu’elle cesse d’aider les séparatistes et respecte la souveraineté de l’Ukraine.

→ A (RELIRE): Europe, Etats-Unis, Russie: le prix des sanctions

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