Ukraine: menaces de nouvelles sanctions européennes contre la Russie

Des sanctions supplémentaires pourraient avoir de graves conséquences sur la croissance de l'économie russe affirmait ce samedi matin, le ministre de l'Economie, Alexeï Ulyukayev, en référence aux menaces, hier, de nouvelles sanctions de l’UE. Parallèlement, vendredi soir, le président ukrainien Petro Porochenko a officialisé la prorogation de 72 heures du cessez-le-feu avec les séparatistes pro-russes dans l'est du pays. Il doit désormais expirer lundi 30 juin 2014, à 19 heures, temps universel.

La prolongation du cessez-le-feu avec les séparatistes pro-russes implique des contreparties. Petro Porochenko exige notamment la libération d’otages, dont les observateurs de l’OSCE, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, retenus depuis le 26 mai. Il réclame également la fin des « infiltrations d’armes et de combattants » dans l’est de l’Ukraine.

Après l’annonce de la prorogation du cessez-le-feu jusqu’à lundi 19 heures, temps universel, un des chefs rebelles de la République séparatiste autoproclamée de Donetsk n’a pas tardé à réagir. Alexandre Borodaï s’est dit d’accord avec la décision de Kiev. Il a aussi indiqué qu’après la libération d’un premier groupe d’observateurs de l’OSCE, les séparatistes devraient rapidement relâcher un deuxième groupe d’otages.

Ultimatum européen

Du côté de l’Union Européenne, après la signature de l’accord d’association avec l’Ukraine, les dirigeants européens, réunis à Bruxelles, ont donné trois jours à la Russie pour engager des actions concrètes destinées à faire baisser la tension dans l’est de l’Ukraine, sous peine de nouvelles sanctions. L’Union européenne attend notamment de la Russie qu'elle ouvre des négociations de fond sur l’application du plan de paix du président Porochenko.

A Moscou, l’annonce de la signature de l’accord Union européenne-Ukraine a entraîné des réactions immédiates, à l'image de celle du vice-ministre russe des Affaires étrangères, Grigori Karassine, pour qui cet accord aura de « graves conséquences sur les relations commerciales de la Russie avec l’Ukraine ».

Inquiétude des agences de notation

La Russie craint que de nouvelles sanctions occidentales en lien avec la crise ukrainienne n'aient des conséquences graves sur son économie. Les craintes de récession exprimées par le ministre russe de l'Economie en cas de durcissement des sanctions sont partagées par l'agence de notation Moody’s qui vient d'abaisser de stable à négative la perspective de la dette russe.

En clair, Moody’s n'exclut pas de dégrader la note russe dans les prochains mois en raison des risques de paralysie encourus par certains secteurs de son économie. Déjà fin avril Standard and Poor’s a abaissé la note russe pour les mêmes raisons.

En Allemagne aussi

En Ukraine la situation n'est pas meilleure en dépit du plan de sauvetage qui commence à entrer en vigueur. Le niveau de vie des Ukrainiens est en chute libre à cause de la flambée des prix.

Cette crise ukrainienne a également des répercussions en Allemagne où les entreprises exportatrices subissent un manque à gagner de plus de 2 milliards d'euros entre janvier et avril. Avec la baisse de leurs ventes en Russie et en Ukraine, ce sont à terme 25 000 emplois qui seraient menacés en Allemagne.

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