Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Sur les marches de la mairie d’arrondissement de Lambeth, l’atmosphère est électrique. Les employés municipaux ont été rejoints par des enseignants, bibliothécaires et le personnel du métro voisin de Brixton. Tandis que les intervenants se succèdent au micro, le piquet s’organise.
Sur les pancartes, gel des salaires et conditions de retraite sont le sujet principal de mécontentement. Paul Holborough, professeur dans l’enseignement supérieur, explique les raisons de sa participation au mouvement : « Nous disons au gouvernement : vous avez l’argent mais vous le dépensez mal ; vous le dépensez pour des armes nucléaires, pour privatiser et pour alléger les impôts des riches. Nous voulons que cet argent bénéficie d’abord aux millions de gens ordinaires. »
Alors que l’économie britannique connaît une embellie cette année, ces salariés qui ont perdu quelque 3 000 euros par an depuis 2010 demandent la fin du régime d’austérité. De son côté, le gouvernement compte sur le ras-le-bol des citoyens affectés par cette grève pour la rendre impopulaire.
Mais dans l’ensemble, la population est plutôt solidaire comme cette maman qui doit garder aujourd’hui ses deux enfants : « Cette grève permet de faire passer le message auprès des parents et même des enfants qui doivent comprendre que le travail fourni par leurs professeurs doit être apprécié à sa juste valeur ». Le bras de fer est donc loin d’être fini et les quatre syndicats à l’origine de ce vaste mouvement appellent déjà à une reconduite à l’automne.