Avec notre envoyée spéciale à Berlin, Anastasia Becchio
Les diplomates affirment s’être mis d'accord sur un ensemble de mesures à mettre en oeuvre pour obtenir la fin des combats entre l'armée ukrainienne et les séparatistes pro-Russes. D’ici samedi, de nouvelles discussions entre représentants de Kiev, de Moscou, de l’OSCE et des séparatistes doivent se tenir avec pour objectif d'arriver à un accord mutuel et inconditionnel sur un cessez-le-feu durable.
Lorsque Petro Porochenko avait décidé de mettre fin à 10 jours d’une trêve constamment rompue, Paris et Berlin avait pris acte sans grand enthousiasme. Moscou, qui plaidait ouvertement pour un cessez-le-feu de longue durée, avait affiché sa désapprobation. C'est donc le soulagement et l'optimiste qui ont prévalu à Berlin. Après plus de 2h30 de discussions, les 4 chefs de la diplomatie ont tenu une conférence de presse commune pour annoncer un ensemble de mesures à mettre en œuvre afin d'obtenir la fin des combats dans l’est de l'Ukraine.
« L'objectif, c'est la désescalade »
« L'Ukraine, la Russie, l'Allemagne et la France, se sont mis d'accord sur les voies et moyens pour aller vers un cessez-le-feu dans l'est de l'Ukraine, et pour essayer de ramener la stabilité nécessaire », a annoncé, confiant, le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius. Evoquant un « pas en avant important », il a ajouté que « l'objectif, c'est la désescalade », en précisant que pour se faire, il fallait se mettre d'accord sur une série de points : le cessez-le-feu, la libération des otages, ou encore le contrôle des frontières, par laquelle des armes et des combattants sont susceptibles de transiter.
Sur ce dernier point, en gage de bonne volonté, son homologue russe Sergueï Lavrov a affirmé que son pays serait prêt à laisser des gardes-frontière ukrainiens mener des missions de surveillance sur le territoire russe, pendant la durée du cessez-le-feu. Il propose de parvenir à un « cessez-le-feu stable et durable » par le biais « d'une rencontre du groupe de contact, qui, espérons-le, tiendra une réunion dans les prochains jours pour aboutir à un accord sur les conditions d'une trêve satisfaisant toutes les parties. »
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L’accord trouvé à Berlin ne garantit en aucune manière que les armes vont se taire, mais il est présenté par ses protagonistes comme une grande avancée. L'hôte de la rencontre, Frank Walter Steinmeier a résumé des choses : « Nous n’avons pas trouvé la formule magique, mais c’est un premier pas ». D’ici samedi, chaque camp sera sans doute soumis à forte pression de la part de ses soutiens russes ou européens, soucieux de faire en sorte que les belles déclarations des chefs de la diplomatie ne restent un vœu pieux.